Le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev a évoqué en fin de semaine dernière, la menace d’une rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine.
La tension est montée de plusieurs crans entre les deux pays, qui s’accusent de mutuellement de violences et de tentatives de diversion après une série d’incidents en Crimée qui ont entraîné une remilitarisation de la région.
Mercredi, le Kremlin a accusé Kiev d’une «tentative d’attaque terroriste» en Crimée après que des accrochages consécutifs aient provoqué la mort de deux Russes.
Les experts et observateurs internationaux ont beau mettre à mal la version russe, soulignant l’absence de preuves, et doutant de l’identité des «terroristes ukrainiens» exhibés à la télévision russe, le mal est fait et les risques d’une escalade militaire ne sont pas négligeables.
Depuis une semaine, une large concentration de troupes russes au nord de la Crimée est signalée et des systèmes de défense anti-aérienne et antimissile S-400 y ont été déployés vendredi dernier. Le Kremlin évoque des manœuvres militaires dans le cadre des exercices «Caucase 2016» mais en filigrane, en plus des tensions avec l’Ukraine, apparaît également une réponse à l’activation du bouclier anti-missile, américain en Roumanie et en Pologne.
De son côté, le président ukrainien a placé ses troupes en état d’alerte maximale et des unités motorisées ont pris position au nord de la ligne de démarcation. A 300 kilomètres à l’est, les combats s’intensifient dans le Donbass depuis des semaines. Le mois de juillet a été le plus meurtrier pour l’armée ukrainienne depuis la signature des accords de paix de Minsk en février 2015.
En violation de ces accords, l’artillerie lourde a fait son retour dans une zone supposée démilitarisée. Un responsable de sécurité de l’ONU, qui n’a pas souhaité être nommé, a accusé «toutes les parties en présence» d’être à l’origine de cette escalade qui a commencé depuis des semaines.