Le groupe nigérian rebelle les «Vengeurs du Delta» (NDA) a revendiqué hier dimanche, sur son compte Twitter, cinq nouvelles attaques contre des infrastructures pétrolières et gazières dans le sud du Nigeria.
Le groupe rebelle a annoncé avoir fait exploser samedi l’oléoduc de la NNPC, la compagnie pétrolière nationale, menant à la raffinerie de Warri, deux autres oléoducs appartenant à sa filiale NPDC, et deux puits du groupe pétrolier américain Chevron dimanche. Les attaques ont été confirmées par diverses sources, un officier de sécurité notamment qui, sous couvert d’anonymat, a rapporté que les attaques contre les puits de Chevron avaient été menées, comme dans les précédentes attaques du groupe rebelle, au moyen de dynamite, constatation d’après l’enquête préliminaire réalisée par les agents sur le terrain.
Comme d’autres rebelles nigérians avant eux, les « Vengeurs du Delta » réclament un meilleur partage des ressources provenant de l’exploitation du pétrole ainsi qu’une plus grande autonomie politique. Et l’émergence de leur groupe a causé une explosion du nombre de sabotages des installations pétrolières dans l’Etat du Delta, dans le sud du pays, d’où provient une grande partie du pétrole du Nigeria. La flambée des actes de sabotage coïncide également avec l’annonce du président nigérian Muhammadu Buhari de mettre fin d’ici 2018 au programme d’amnistie négocié en 2009 par son prédécesseur avec les rebelles du delta du Niger.
Ces attaques en augmentation se répercutent sur l’économie du premier producteur d’or noir d’Afrique. La production de brut a enregistré ces derniers mois d’énormes pertes, chutant à 1.6 million de barils par jour, un chiffre très inférieur aux 2.2 millions prévus dans le budget 2016 du Nigeria, et privant le pays au bord de la récession de recettes dont il a grandement besoin.