Au terme d’une campagne de sensibilisation menée discrètement durant plusieurs semaines au Mali, deux cents jeunes ont accepté de désarmer et se désengager des groupes djihadistes qui sévissent dans la région de Mopti dans le centre du pays, ont annoncé cette semaine, des responsables locaux.
L’annonce a été faite mardi par Hama Cissé, notable et ex-maire d’une localité de la région de Mopti, située à la lisière du nord du Mali. En plus du dépôt des armes, les jeunes auraient fourni des précisions sur des attaques commises par les groupes terroristes auxquels ils appartenaient, tandis que d’autres agissaient en groupes isolés, s’en prenant à des civils et des symboles de l’Etat.
Un ministre malien a confié aux médias, sous couvert de l’anonymat, que le gouvernement de Bamako souhaitait inclure les jeunes dans le processus de désarmement prévu par l’accord d’Alger pour la paix au Mali signé en mai-juin 2015, de manière à les extraire définitivement des groupes extrémistes. Les jeunes repentis seraient actuellement dans la région de Mopti pour convaincre d’autres jeunes à déposer les armes.
La décision de ces jeunes de quitter les rangs des djihadistes est le fruit d’une campagne de sensibilisation menée durant plusieurs semaines en toute discrétion par un collectif regroupant des responsables gouvernementaux, des élus locaux, des chefs religieux, des associations et des notables de cette région.
D’après des membres de ce collectif, ces jeunes seraient essentiellement membres du Front de libération du Macina (FLM), un groupe djihadiste dirigé depuis sa création début 2015, par le prédicateur radical malien, Amadou Koufa. Ce groupe est un allié d’Ansar Dine, le groupe djihadiste de l’ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly, qui a contrôlé la région de Mopti pendant près de dix mois, entre 2012 et 2013. Ces groupes sont soupçonnés d’être à l’origine de plusieurs attaques perpétrées dans le nord et le centre du pays.