Les Nations Unies ont affirmé lundi, dans un rapport, que les actes de violence en Libye sont à l’origine de centaines de morts, des déplacements à grande échelle, d’une crise humanitaire dans diverses régions du pays.
Dans ce nouveau rapport publié conjointement par l’ONU en Libye (MANUL) et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme à Genève, l’ONU estime que l’organisation de l’Etat Islamique (EI) a consolidé son contrôle sur certaines portions du territoire libyen.
«Toutes les parties en Libye, commettent des violations du droit international humanitaire, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre », préviennent les auteurs de ce document, assurant que de graves violations du droit international auraient aussi été commises.
Ce rapport fait état de bombardements aveugles de zones civiles, d’enlèvements de civils, de tortures, d’exécutions et de destruction délibérée de biens dans différentes parties de la Libye durant les dix premiers mois de cette année.
Le document évoque également des mouvements ayant prêté allégeance à l’organisation de l’EI qui ont pris le contrôle et consolidé leur domination sur certaines portions du pays, tout cela « dans un contexte de dégradation de l’ordre public, d’effondrement de la loi et de luttes internes ». Il est mentionné dans le rapport que ces groupes ont commis des abus graves, dont des exécutions sommaires en public de personnes sur la base de leur appartenance religieuse ou politique.
Par ailleurs, le rapport de l’ONU traite aussi de punitions cruelles commises par les mêmes mouvements, parmi lesquelles des amputations ou des flagellations. « A travers toute la Libye, des groupes armés rivaux ont pillé, brûlé ou détruit des maisons et des biens appartenant à des civils en représailles, semble-t-il, pour les allégeances politiques réelles ou perçues de leurs propriétaires », comme relaté dans le rapport onusien.
Ce rapport s’appesantit également sur la situation des réfugiés, demandeurs d’asile et migrants, se focalisant en particulier sur ceux provenant d’Afrique noire. Ces derniers sont de plus en plus victimes de meurtres, détention dans des conditions inhumaines, tortures, enlèvements, agressions physiques, vols à main armée et exploitation. Certains de ces immigrés ont été pris en otages par les milices suite, semble-t-il, à des actions des autorités de leurs pays d’origine.