Depuis le début de cette année, quasiment chaque jour en Allemagne survient une attaque contre les centres de demandeurs d’asile. Beaucoup de réfugiés fuyant la violence et les guerres sont accueillis dans ce pays européen.
Mardi, le ministère allemand de l’Intérieur a publié des statistiques portant sur le nombre d’incendies volontaires ou d’attaques contre les foyers de réfugiés. Il en a été enregistré 150 au cours de la période janvier – juin 2015, ce qui avoisine déjà le total de l’année précédente (170). Se confiant au quotidien Bild, le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a dit ressentir « de la honte pour cette haine des étrangers qui se manifeste dans les rues d’Allemagne ». Néanmoins, cette autorité a déclaré avoir noté, en même temps, en dehors des « peurs irrationnelles », une compassion considérable des autochtones à propos du devenir des réfugiés. Pour preuve, 50 % des Allemands ont souhaité que plus de réfugiés soient accueillis outre-rhin dans un sondage rendu public en avril dernier.
Au début des années 1990, 186 étrangers sont morts lors d’une vague de violences racistes en Allemagne dans un contexte de bouleversement économique à la suite de l’unification du pays. Actuellement, certains observateurs décrient l’incapacité du gouvernement allemand à prendre des mesures fermes et exemplaires contre ce type de violences. D’aucuns estiment même que l’Exécutif les favorisent indirectement non seulement par sa passiveté mais également au travers de discours populistes contre les migrants abusant de la politique d’asile. En 2014, l’Allemagne comptait à peu près 200 000 demandeurs d’asile. Un nombre qui pourrait doubler au cours de cette année.