Le ministère algérien en charge de la Communication a demandé, par voie de communiqué relayé par l’agence APS, aux patrons de certaines chaînes de télévision privées de « prendre, sans délai, des dispositions rigoureuses » en ce qui concerne les programmes jugés violents.
En fait, il s’agit d’un rappel à l’ordre environ dix jours après le lancement d’ « Otages », une émission diffusée Echourouk TV simulant, à l’aide de caméras cachées, des prises d’otages inspirées de celles réellement pratiquées par le groupe Etat Islamique (EI). A ce propos, l’Exécutif algérien a menacé de retirer l’autorisation d’installation à plusieurs antennes de télévision privées, les sommant, dans la foulée, d’ « expurger » de leurs grilles de programmes « les scènes contraires à nos traditions ancestrales et à nos valeurs religieuses qui bannissent la violence sous toutes ses formes », comme précisé dans le communiqué. Et de prévenir par la suite que « les services de la tutelle resteront attentifs aux programmes diffusés pour s’assurer de la mise en œuvre effective des mesures préconisées afin de les corriger ».
Au cours d’un numéro de l’émission « Otages », le footballeur Madjid Bougherra, ex-capitaine de la sélection algérienne, s’est fait enlevé par des hommes à mains armés alors qu’il se trouvait dans un bistrot. Une blague qui ne l’a pas offusqué tant que ça : « je comprends que cela puisse choquer, mais personnellement, j’ai pris les choses du bon côté », a-t-il réagi. Des mots qui n’ont pas fait taire les critiques, particulièrement celles émanant des médias. Ainsi, dans son éditorial du samedi dernier, La Tribune n’a pas hésité à accuser Echorouk TV de « participer à la banalisation du terrorisme » et de « magnifier l’image d’une organisation criminelle ».