Les dessous de la fin de 50 ans d’hostilités entre les États-Unis et Cuba

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barack-obama-et-raul-castroPlus de 50 ans d’hostilités entre les États-Unis et Cuba ont pris fin sur l’heure du midi hier lorsque les présidents de ces deux pays ont entamé un rapprochement à la fois historique, inattendu et controversé.
À Washington, Barack Obama a annoncé le rétablissement des relations diplomatiques des États-Unis avec le régime communiste et l’assouplissement de l’embargo mis en place par John Kennedy au plus fort de la guerre froide. Il a pris la parole quelques heures après la libération d’Alan Gross, un Américain détenu depuis 2009 à La Havane.
«Nous mettrons fin à une approche dépassée qui a échoué, pendant des décennies, à promouvoir nos intérêts et nous allons plutôt commencer à normaliser les relations entre nos deux pays», a déclaré le président américain lors d’une allocution télévisée à la Maison-Blanche.
«L’isolement [de Cuba] n’a pas fonctionné», a-t-il ajouté en insistant sur la nécessité d’abandonner «une politique rigide liée à des événements qui se sont produits avant la naissance de la majorité d’entre nous».
Au même moment, à La Havane, Raul Castro a salué la décision de son homologue américain, estimant qu’elle méritait «le respect et la reconnaissance de [son] peuple».
«Cela ne veut pas dire que la question principale a été réglée», a-t-il ajouté au cours d’une allocution télévisée. «L’embargo, qui a causé tant de souffrances humaines et économiques à notre peuple, doit être levé.»
En attendant la levée incertaine de l’embargo, l’allègement des sanctions économiques signifie notamment que les Américains pourront désormais utiliser leurs cartes de crédit à Cuba. Les banques américaines pourront de leur côté ouvrir des comptes dans les institutions financières cubaines pour faciliter les transactions. Et les voyageurs américains pourront rapporter jusqu’à une valeur de 100 dollars de ces Cohiba, Robaina ou Monte Cristo dont raffolent les vrais amateurs de cigare.

Le rapprochement entre les deux pays donnera également lieu à l’ouverture prochaine d’une ambassade américaine à La Havane et au retrait de Cuba de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme.

«Les Américains souhaitent tendre la main de l’amitié aux Cubains et ne veulent pas jouer le rôle de colonisateur», a déclaré Barack Obama, qui aura l’occasion de serrer de nouveau la pince à Raul Castro à l’occasion du prochain Sommet des Amériques, à Panama.

«Todos somos americanos [Nous sommes tous américains]», a ajouté le président américain.
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