Nouvelles tensions entre le Mali et la CEDEAO après la prolongation de la transition démocratique

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La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré hier mardi, qu’elle regrettait la décision du gouvernement intérimaire du Mali de prolonger de 24 mois la transition démocratique dans le pays, alors que les négociations entre les deux parties étaient en cours. 

Le gouvernement intérimaire au pouvoir à Bamako depuis le coup d’Etat militaire d’août 2020, avait annoncé lundi dernier, qu’il faudrait 24 mois pour mener à bien la transition démocratique. 

Le chef de la junte, le colonel Assimu Goïta, a annoncé dans un décret lu à la télévision d’Etat par le porte-parole du gouvernement, le colonel major Abdoulaye Coulibaly, que «la durée de la transition est fixée à 24 mois, à compter du 26 mars 2022». 

La décision de la junte militaire malienne a été prise 48 heures après le sommet de la CEDEAO tenu les 4 et 5 juin derniers à Accra au Ghana. L’organisation régionale a déclaré avoir rejeté cette durée de 24 mois et rappelé qu’elle souhaitait une transition de 16 mois. 

Outre les dissensions entre les autorités maliennes et celles de la CEDEAO, la décision de prolonger la transition semble ne pas avoir non plus fait le consensus au niveau national, puisque Hamidou Doumbia, du parti Yelema, a regretté que sa formation politique n’ait pas été associée à cette prise de décision. 

Le prochain sommet de l’organisation sous-régionale est prévu pour le 3 juillet prochain, au cours duquel sera débattu la question de l’avenir du Mali au sein de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest. 

Pour rappel, le 9 janvier dernier, la CEDEAO avait déjà imposé au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières pour forcer la junte à présenter un calendrier «acceptable» pour le retour des civils au pouvoir. 

Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction du Mali, plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire profonde, ont renoncé à leur engagement initial de céder la place à des civils après des élections programmés en février dernier et projetaient même, en début d’année, de gouverner pendant les cinq années à venir.