Maroc-Espagne-Gaz : Le gazoduc Maghreb-Europe remis en service au grand dam de l’Algérie

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Le Maroc a reçu ce mardi 28 juin de l’Espagne, sa première cargaison de gaz naturel à travers le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui vient d’être remis en service en flux inversé, au grand dam des dirigeants d’Alger qui menaçaient Madrid de résilier le contrat gazier Sonatrach à Enagás, rapportent des médias ibériques citant des sources proches de l’opérateur et gestionnaire du système gazier en Espagne.

Malgré les menaces de la junte militaire qui tient les commandes du pouvoir en Algérie, le Maroc a pu en effet, réceptionner sa première cargaison de gaz naturel en provenance de l’Espagne.

Le Royaume chérifien avait auparavant, acheté sur le marché international, du gaz liquéfié (GNL) qui a été acheminé par des méthaniers vers des unités de regazéification espagnoles, où il est transformé en gaz naturel avant d’être livré au Maroc à travers le GME qu’utilisait l’Algérie pour livrer son gaz à l’Espagne en transitant par le Maroc.

La remise en service du GME intervient cinq mois après la signature de l’accord de normalisation ayant mis fin à une crise diplomatique entre Rabat et Madrid qui a duré près d’une année et demie suite à l’admission du chef des mercenaires du Polisario, Brahim Ghali dans un hôpital espagnol.

Pour rappel, la troisième ministre espagnole de Transition écologique et du défi démographique, Teresa Ribera, avait informé le 27 avril par mail, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, de la décision de son gouvernement de remettre en service en flux inversé du GME, dont le contrat avec le Maroc, avait été résilié fin octobre 2021, de manière unilatérale par l’Algérie.

A cette date, le ministre algérien de tutelle avait immédiatement condamné cette décision en prévenant Madrid que «tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels (de l’Espagne – ndlr), et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols».

Mais la menace algérienne s’apparente à des paroles en l’air, puisque le gouvernement espagnol fort du soutien de l’Union européenne, ne prête que peu d’attention aux menaces de représailles que profère le régime algérien depuis l’annonce officielle du soutien de Madrid au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.