L’Italie accusée de privatiser les refoulements des migrants

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Une ONG a porté plainte mercredi contre le gouvernement italien devant un Comité des Nations Unies, au nom d’un ressortissant sud-soudanais qui avait été forcé de débarquer en Libye après avoir été secouru par un cargo en mer Méditerranée.

Ladite ONG constituée de juristes, a saisi un Comité des droits de l’Homme de l’ONU, qui dépend du Haut Commissariat pour les droits de l’Homme de l’ONU, une instance qui ne fait que donner des avis sans disposer d’un pouvoir de contrainte sur les Etats.

Toutefois, c’est la première fois qu’une plainte de ce type est adressée à un tel comité, a assuré dans un communiqué, le Réseau mondial d’action juridique (GLAN), qui a initié cette procédure.

Cette ONG dénonce des «refoulements privatisés». Autrement dit, c’est le fait que certains Etats côtiers de l’Union Européenne (UE) demandent aux cargos de renvoyer les personnes nécessitant une protection, dont les réfugiés, vers des lieux peu sûrs, ce qui constitue une violation de leurs engagements en matière de droits humains.

Le Sud-Soudanais en question réside désormais à Malte, où il a déposé une demande d’asile. Alors âgé de 19 ans, il avait essayé de gagner l’Europe en novembre 2018, en compagnie d’une centaine de migrants. Mais, au final, ce jeune avait été secouru, avec les autres clandestins, le 8 novembre au large de la Libye par le Nivin, un navire battant pavillon panaméen.

Mais, d’après le GLAN, le Centre de coordination des secours maritimes italien avait enjoint la veille ce bateau de les sauver, et, par la suite, de prendre contact avec les garde-côtes libyens. 

Une fois arrivés le 10 novembre au port de Misrata, situé dans l’ouest de la Libye, la plupart des clandestins, craignant d’être maltraités, avaient refusé de quitter le Nivin. Une dizaine de jours après, les 80 migrants à bord avaient été forcés de débarquer.

Lors de cet épisode, le jeune Sud-Soudanais a été blessé par balle à la jambe, puis « détenu arbitrairement, interrogé, battu, soumis au travail forcé et privé de traitement (médical) pendant des mois», a déploré le GLAN.

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