Lors d’une visite à Tripoli, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar a déclaré samedi lors d’une conférence de presse, que la Turquie répondra à toute attaque de l’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, contre ses forces présentes dans ce pays en guerre.
Cette déclaration est faite deux jours après celle, toute aussi belliqueuse, du maréchal Haftar à l’encontre d’Ankara qui avait appelé jeudi dernier, à «chasser l’occupant» turc du territoire libyen.
La Turquie a envoyé drones, instructeurs et conseillers militaires en Libye pour épauler les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA) contre les forces de Haftar.
Les troupes turques sont basés notamment à al-Watiya, dans l’Ouest, la plus grande base militaire à la frontière tunisienne. Elles contrôlent aussi en Libye, selon Jalel Harchaoui, chercheur à l’institut néerlandais Clingendael, une base navale et des camps de mercenaires syriens.
Le soutien militaire turc a permis aux forces pro-GNA de repousser et de mettre en échec en juin 2020, une offensive des pro-Haftar, soutenus eux par la Russie et les Emirats arabes unis, lancée en avril 2019 pour s’emparer de la capitale libyenne Tripoli. Le GNA, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, contrôle depuis l’ensemble du nord-ouest du pays.
Malgré la multitude de séries de pourparlers interlibyens pour sortir le pays de la crise, rendus possibles par un cessez-le-feu signé en octobre sous l’égide de l’ONU et globalement respecté, les déclarations belliqueuses se multiplient. Et le Parlement turc a adopté mardi dernier une motion prolongeant de 18 mois l’autorisation de déployer des «militaires» en Libye.