Plus de sept mois après son élection et plus de cinq mois après son investiture, le président nigérian Muhammadu Buhari a enfin nommé hier mercredi son gouvernement.
Le chef d’Etat de la première puissance économique et démographique d’Afrique a expliqué ce retard par l’impératif de « mettre la bonne personne au bon endroit » et ainsi de « ne pas répéter les erreurs du passé ».
Muhammadu Buhari s’est efforcé dans la constitution de ce gouvernement de respecter les équilibres géographiques, ethniques et religieux du pays, tout en privilégiant l’efficacité.
Parmi les postes clés, le président garde pour lui le ministère du Pétrole, assisté dans ce secteur stratégique par le patron de la grande compagnie pétrolière publique NNPC Ibe Kachikwu. L’ancienne banquière d’affaires Kemi Adeosun devient ministre des Finances, elle qui était en charge il y a encore récemment des finances de l’Etat d’Ogun.
Le général de brigade à la retraite Muhammad Mansur Dan-Ali est nommé à la Défense tandis que l’ancien chef d’état-major de l’armée Abdulrahman Dambazu hérite du ministère de l’Intérieur. Deux poids lourds de l’APC, le Congrès progressiste, le parti du président, font également leur entrée au gouvernement. L’ancien gouverneur de l’Etat de Lagos Babatunde Fashola et l’ancien gouverneur de l’Etat de Rivers Rotimi Amaechi ont été respectivement nommés ministre de l’Energie, des Travaux publics et du Logement et ministre des Transports.
Au total, 24 ministres et 12 secrétaires d’Etat dont sept femmes, issus des 36 Etats de la fédération nigériane, ont prêté serment. Ce nouveau gouvernement formé avec tant de soin doit agir dans la lignée de l’action du président nigérian qui s’efforce de rétablir la confiance vis-à-vis du Nigéria, tant que le niveau sécuritaire qu’économique. Depuis son entrée en fonction, Muhammadu Buhari a effectué un grand coup de balai dans l’armée, incapable jusque-là d’endiguer la progression des combattants de Boko Haram.