Le djihadiste présumé français Gilles Le Guen comparait depuis hier lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Arrêté en avril 2013 par les forces spéciales françaises dans la région de Tombouctou, il avait été mis en examen le mois suivant pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il encourt une peine de dix ans d’emprisonnement.
Pour son premier jour devant le tribunal correctionnel de Paris, Gilles Le Guen a laissé son monde perplexe, donnant l’impression de s’être retrouvé mêlé aux évènements par hasard. Apparu sur une vidéo de propagande d’AQMI au moment où les islamistes détruisaient des mausolées à Tombouctou, le djihadiste présumé a affirmé qu’il ne faisait que passer par là quand les djihadistes l’ont invité à « rentrer dans le cimetière pour voir ce qui s’y passait ». Il reconnaît avoir été séduit par les idées d’AQMI et avoir voulu rejoindre les rangs de l’organisation djihadiste mais que, ne se trouvant pas suffisamment radical, cela n’avait finalement pas pu se faire. Il affirme être contre l’application de la charia de façon tyrannique et estime avoir été instrumentalisé par AQMI avec qui il a été en contact pendant sept mois.
Agé aujourd’hui de 60 ans, Gilles Le Guen est originaire de Bretagne et s’est converti à l’islam de longue date. Son parcours l’a mené à travers le Maroc, la Mauritanie et le Mali où il vivait depuis plusieurs années avec sa deuxième épouse, une Marocaine, avant d’être repéré en septembre 2012 dans les rangs d’AQMI par les services secrets français. Son cas a été la première information judiciaire ouverte sur le fondement de la loi votée fin 2012 qui permet de poursuivre des Français soupçonnés d’avoir participé à des actes terroristes à l’étranger.