Les pays de Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire d’anciennes républiques soviétiques, ont annoncé l’envoi d’une force collective de maintien de la paix chez leur voisin du Kazakhstan où des émeutes ont éclaté face à la flambée des prix du carburant.
Dans un communiqué diffusé ce jeudi matin sur Telegram par la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, l’OTSC indique que sa mission sera déployée au Kazakhstan pour une période limitée et que son objectif est de stabiliser et de normaliser la situation.
Composée de troupes russes, et probablement de contingents bélarusses, arméniens, tadjikes et kirghizes, cette mission sera chargée de protéger les installations étatiques et militaires et d’aider les forces de l’ordre kazakhes à stabiliser la situation et rétablir l’état de droit.
L’intervention de l’OTSC, après un appel du président kazakh Kassym-Jomart Tokayev, constitue un développement critique. Si elle permet de démontrer que les Russes n’interviennent pas seuls au Kazakhstan, elle a de fortes chances de perturber les équilibres ethniques dans ce pays et de ne pas atténuer les tensions qui existent actuellement entre Moscou et les capitales occidentales.
La crise au Kazakhstan a été provoquée par la hausse des prix du carburant samedi dernier et le vaste mouvement de contestation dans ce pays d’Asie centrale a basculé dans la violence, alimentée par la colère populaire contre l’ancien dirigeant de longue date Nursultan Nazarbayev, qui a démissionné en 2019 mais reste puissant et dont la famille est censée contrôler une grande partie de l’économie.
Au cours de ces troubles, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes contre des manifestants qui incendiaient des bâtiments gouvernementaux à Almaty, la plaque tournante commerciale du pays.
La crise a déjà fait des dizaines de morts et au moins un millier de blessés parmi les civils et douze tués et 353 blessés dans les rangs des forces de l’ordre, selon le ministère de l’Intérieur.
Un état d’urgence de deux semaines a été décrété dans tout le pays, des couvre-feux ont été instaurés et l’ensemble du gouvernement a démissionné à cause de cette crise.