Le gouvernement japonais qui prend au sérieux les menaces chinoises et nord-coréennes, cherche à développer ses capacités de défense.
Il vient de débourser la somme 48 millions de yens (environ 350.000 euros) pour le développement d’un capteur infrarouge dédié à la détection des tirs de missile balistique.
C’est l’agence spatiale nippone JAXA qui sera chargée de réaliser ce projet inscrit dans le cadre du budget spatial pour l’année fiscale (avril 2014 – mars 2015) et qui s’élève à 2,3 milliards d’euros.
Ce projet était prévu dans le premier plan spatial quinquennal de 2009, qui définissait la stratégie nipponne dans le domaine spatial. Mais sa mise en œuvre a pris du retard à cause du statut de l’agence JAXA, lui interdisant de mener des projets sur des thèmes afférant à la défense. Les recherches n’ont pu démarrer qu’après la révision en 2012, du statut de cette agence qui a été ensuite autorisée à collaborer sur ce projet, avec le ministère de la défense.
Même si, l’utilisation du capteur infrarouge dans un satellite géostationnaire opérationnel dédié est encore sujette à de vifs débats, en particulier à cause de son prix élevé (coût de développement et coût opérationnel).
Grâce à cette nouvelle technologie, le Japon espère ainsi renforcer ses capacités d’alerte vis-à-vis surtout de ses voisins immédiats, la Chine et la Corée du Nord, dont les rapports avec Tokyo ne sont pas au beau fixe.
En termes d’observation stratégique, le Japon n’utilise actuellement que les données fournies par les satellites de la constellation IGS (2 satellites de surveillance dans le domaine du visible, 2 satellites radar). C’était le cas lors du tir d’essai d’un missile balistique Nord-Coréen en décembre 2012, le Japon en a été informé par son allié américain.
La mise en place de capteurs infrarouges, permettra à la défense nipponne de détecter rapidement les tirs de missiles « ennemis » qui pourraient cibler des objectifs au Japon.
En raison des menaces répétitives de ses voisins chinois et nord-coréen, le Japon a changé de stratégie dans le domaine spatial et augmenté progressivement ces dernières années, le budget consacré à la modernisation de son arsenal militaire.