Un jeune homme de 21 ans est retrouvé mort, dans la nuit de samedi à dimanche, sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn. Les opposants à ce projet affirment que la mort est survenue « dans le contexte d’affrontements » avec les gendarmes, en marge d’une nouvelle manifestation pacifique, organisée samedi après-midi et qui avait rassemblé entre 2 000 et 5 000 personnes, selon les estimations.En milieu d’après-midi, une bonne centaine de jeunes gens encagoulés et vêtus de noir, décrits par les opposants pacifistes comme des « radicaux », ont affronté les 250 CRS et gendarmes mobilisés. À leurs tirs d’« engins incendiaires » et autres projectiles, ces derniers ont répondu en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et leurs flash-ball.
Dans un premier temps, les affrontements ont fait sept blessés, parmi les forces de l’ordre, dont deux ont été hospitalisés. Le calme, globalement, est revenu vers 21 heures, mais des affrontements sporadiques auraient continué durant la nuit, selon Ben Lefetey, porte-parole du collectif « Sauvegarde de la zone humide du Testet », qui regroupe la majeure partie des opposants au barrage.
Les opposants dénoncent ce projet coûteux qui conduira à la disparition d’un réservoir de biodiversité et ne servira, selon eux, qu’à irriguer les terres d’un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive. Deux opposants suivent une grève de la faim depuis une cinquantaine de jours, en signe de protestation.
Le projet de barrage, pour créer un réservoir de 1,5 million de mètres cubes d’eau stockée, est porté par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu’il est indispensable pour irriguer les terres agricoles. Ils affirment qu’une autre zone humide sera recréée. Un rapport d’experts, commandé en septembre par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, doit être rendu public dans les jours qui viennent.