D’après une étude publiée mardi, les immigrés en Espagne se disent « satisfaits » d’y vivre bien que ce pays soit plongé dans la crise.
A vrai dire, les immigrés résidant en Espagne n’ont pas, a priori, l’existence facile .Ils sont moins bien rémunérés que les autochtones et vivent dans des conditions laissant à désirer Pour preuve, le taux de chômage dans la quatrième économie de la zone euro atteint actuellement 26 % environ. En même temps, cet indicateur est de 14,1 % plus élevé chez les immigrés, soit à peu près 40 %.
Mais, cela ne suffit pas à décider cettecatégorie de la population de quitter l’Espagne, selon l’étude « Clé de l’intégration des immigrés en Espagne en 2013 ». Celle-ci a été menée par la Fondation Marianiste, spécialisée dans l’éducation et le développement.
Dans ce cadre, 2 349 entrevues ont été réalisées en février et mars 2011 sur des immigrés âgés de 18 à 65 ans. Les résultats sont sans appel : 62,9 % des prospects se disent « très ou assez satisfaits » de leur emploi ou de leurs études ; 44,2 %, de leur situation économique et 87,8 %, de leurs rapports avec les autres. Pourtant, le salaire mensuel des immigrés ne dépasse pas les 1 200 euros (1 600 dollars). Ils les gagnent en occupant des emplois moins spécialisés. Cette position les rend logiquement plus vulnérables à la crise que les Espagnols. Mais, au contraire, les immigrés s’en contentent et 57 % d’entre eux souhaitent même s’établir définitivement en Espagne.
De l’avis d’Ileana Ligia Mihaila, sociologue et co-auteur de ce document, si les immigrés « sont raisonnablement satisfaits ici (en Espagne), c’est parce que dans leur pays les conditions de vie sont pires aussi bien sur le plan économique que démocratique ».
D’après l’Institut national de la statistique (INE), les Roumains et les Marocains forment les principales communautés d’immigrés, avec respectivement 869 000 et 787 000 personnes.