A dater du mercredi 1er janvier dernier, les Roumains et les Bulgares peuvent désormais travailler sur toute l’étendue de l’Union Européenne (UE) au même titre que les autres citoyens européens. Une décision qui n’a pas toujours été bien accueillie au sein de cette communauté.
Les ressortissants roumains et bulgares auront dû attendre sept ans depuis l’entrée de leurs pays dans l’UE pour avoir le droit de prester partout dans cet espace. Avant ce nouvel an, ils n’avaient pas encore accès au marché du travail dans neuf Etats européens, à savoir l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, le Luxembourg, Malte et les Pays-Bas. Ce changement ne se fait donc pas sans heurts. Ainsi, le quotidien roumain Romania Libera mentionnait, dans son édition du mardi dernier, que « cela cause de l’agitation surtout en Grande-Bretagne et en Allemagne », dont certains organes de presse et hommes politiques redoutent une « invasion ». Des propos qui se confirment lorsque l’on considère, à titre d’exemple, la position de certains membres du Parti conservateur britannique sur cette question : ils prônaient de maintenir encore quelque peu cette restriction, arguant que « la vague d’immigrants roumains et bulgares pèsera sur les services publics ». Même son de cloche du côté du parti conservateur bavarois : cette formation politique craignait le risque de « fraudes aux prestations sociales ».
Fort heureusement que, dans ces mêmes pays, des voix opposées à ces positions alarmistes se sont faites entendre : « faire comme si tous les gens en provenance de Bulgarie et de Roumanie étaient pauvres et ne venaient chez nous que pour percevoir des allocations passe sous silence les nombreuses personnes qualifiées qui travaillent ici, par exemple comme médecins ou personnel de soins », a, par exemple, indiqué la secrétaire d’Etat chargée des Migrantions en Allemagne, Aydan Özoguz.