L’Algérie est sur le point d’annoncer la renationalisation d’une filiale du numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal à Annaba.
En 2012, le complexe sidérurgique d’El Hadjar a essuyé des pertes de 33 millions de dollars et ses perspectives de redressement sont limitées. Pourtant le marché algérien exprime une forte demande des produits sidérurgiques. Chaque année, l’Algérie importe pour 10 milliards de dollars de ces produits, soit l’équivalent de 80% de ses besoins en acier, alors que le complexe n’a pu produire que 600.000 tonnes d’acier en 2012, contre un objectif de 700.000 tonnes fixé initialement par le groupe.
Le complexe, propriété de l’Etat algérien, avait été racheté à 70% en octobre 2001 par l’indien Ispat du groupe Mittal.
A l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2014 et pour éviter de nouvelles tensions sociales, le gouvernement algérien préfère mettre la main dans la poche que de penser à la rentabilité économique. Il compte ainsi racheter une fraction des parts d’ArcelorMittal, pour éviter la fermeture du complexe sidérurgique et le licenciement du personnel algérien. Le groupe indien avait déjà réduit de moitié ses effectifs qui sont passés de 11.200, à la date de la signature de l’acte de privatisation du complexe en octobre 2001, à 5.600 travailleurs actuellement.
Confronté à une crise de trésorerie, ArcelorMittal avait même menacé en janvier 2012, de fermer le complexe.
Pour éviter le pire, le gouvernement algérien a été obligé de recourir à la nationalisation du complexe.
Cette option était d’ailleurs réclamée depuis longtemps par plusieurs syndicats et certains partis politiques. A présent, c’est une «affaire de jours», a annoncé samedi l’ancien secrétaire général du syndicat d’entreprise, Smain Kouadria qui a participé à l’élaboration de la feuille de route. Un précontrat, précise-t-il, a été signé la semaine dernière entre Arcelor et Sider, son partenaire public algérien.
Les deux parties ont renégocié pour porter la participation de Sider à 120 millions de dollars et celle d’Arcelor à 100 millions de dollars et arriver ainsi à 51/49% avec la majorité pour la partie algérienne.
La nouvelle feuille de route qui devrait être bientôt présentée au Conseil de participation de l’Etat (CPE), prévoit également un plan de développement qui sera financé par l’apport de 700 millions de dollars d’une banque publique sur la base d’un échéancier et en fonction de la réalisation du plan 2014/2017. Selon ce plan, le complexe d’El Hadjar devrait atteindre sa pleine capacité de production de 2,2 millions de tonnes d’acier, en 2017.