Après les États-Unis, ce sont l’Allemagne et l’Italie qui ont appelé, mercredi 29 octobre, leurs ressortissants à quitter le Mali sans délai. Les deux pays européens évoquent la dégradation rapide de la situation sécuritaire, alors que le groupe Jnim, affilié à al-Qaïda, intensifie ses attaques contre les convois de carburant à destination de Bamako.
Depuis le début de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) a instauré un véritable blocus économique autour de la capitale malienne. En ciblant les camions-citernes venus des pays voisins, le groupe djihadiste provoque une grave pénurie d’essence et un ralentissement général de l’économie.
À Bamako, les stations-service sont à sec, la vente de carburant est rationnée et les prix s’envolent sur le marché noir. La plupart des véhicules restent à l’arrêt, tandis que les autorités ont déployé une trentaine de bus dits “solidaires” pour assurer un minimum de transport public. Les coupures d’électricité se multiplient et les écoles demeurent fermées, plongeant la ville dans une paralysie quasi totale.
Selon des sources proches du pouvoir, un convoi de citernes escorté par l’armée serait entré dans la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi. Le Niger aurait, de son côté, ordonné l’acheminement d’une centaine de camions pour soutenir Bamako.
Ces appels à la prudence interviennent alors que la dernière attaque, survenue mardi, a visé un convoi à 50 kilomètres de Kati, ville stratégique abritant une importante garnison militaire.
Face à la crise, des voix comme celle du chercheur sénégalais Alioune Tine plaident pour une solidarité régionale élargie au-delà de l’AES, afin d’éviter un effondrement humanitaire dans la capitale malienne.
 
			 
			 
			