Alors que le secteur aérien est durement touché par la crise, l’avionneur européen Airbus a annoncé ce mardi dans un communiqué, son intention de supprimer d’ici à l’été 2021, plus de 15.000 emplois, soit 11% de ses effectifs dans le monde.
Dans le détail, environ 5.100 postes seront supprimés en Allemagne, 5.000 en France, 1.700 au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1.300 sur les autres sites du groupe dans le monde.
Les suppressions de postes devraient concerner principalement la branche aviation commerciale du groupe, qui est également présent dans la Défense, l’Espace et les hélicoptères, ainsi que plusieurs filiales comme la française Stelia Aerospace ou encore l’allemande Premium Aerotec.
Le ministère français de l’Economie a réagi à l’annonce d’Airbus en jugeant «excessif» le chiffre des suppressions d’emplois annoncé. Mais une source syndicale en France, où le plan devrait être détaillé demain jeudi dans la matinée lors d’un comité de groupe Airbus France à Blagnac, siège de l’avionneur dans la banlieue de Toulouse, les chiffres annoncés semblent «cohérents» avec la baisse de production annoncée.
Face à l’arrêt du trafic aérien, Airbus, qui compte 135.000 salariés, dont 81.000 dans sa branche d’avions commerciaux, a diminué ses cadences de production d’environ un tiers, passant par exemple de 60 à 40 avions de la famille A320 produits par mois, ce qui représente une baisse d’activité de 40% par rapport à ce que le groupe avait prévu de faire sur 2020 et 2021.
Cela fait plusieurs semaines que Guillaume Faury, le président exécutif du groupe Airbus, prévient que la crise engendrée par l’épidémie due au coronavirus met en jeu la « survie d’Airbus » et que l’ampleur de cette crise pour le secteur aérien contraint le groupe à s’y adapter.
La branche Defense and Space d’Airbus, confrontée à un marché difficile, a déjà annoncé en février, un grand plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.665 emplois.
Derrière le géant de l’aéronautique, ce sont des milliers de fournisseurs, pour la plupart de petites et moyennes entreprises, qui seront touchés. L’équipementier Daher, par exemple, a déjà annoncé la suppression d’un maximum de 1.300 emplois sur les 10.000 postes que compte le groupe.