Le président syrien Bachar al-Assad a limogé hier jeudi, son Premier ministre, Imad Khamis, a annoncé la présidence dans un communiqué, précisant que Hussein Arnous, actuel ministre des Ressources en eau, a été nommé pour le remplacer et dirigera le gouvernement jusqu’aux élections législatives prévues le 19 juillet prochain.
Agé de 67 ans, Imad Khamis né à Idlib et ingénieur de formation, a exercé de nombreuses fonctions gouvernementales. Il occupait le poste de Premier ministre depuis 2016, après avoir été gouverneur de la province de Deïr Ezzor.
Aucune raison n’a été avancée par les médias pour justifier ce limogeage qui intervient alors que la Syrie est plongée dans une grave crise économique dont la gestion par le gouvernement est vivement critiquée.
Ensanglantée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 380.000 morts, des millions de Syriens ont été jeté à la rue et les infrastructures du pays ont été dévastées, la Syrie est confrontée à une aggravation de la crise économique avec une forte dépréciation de la monnaie nationale qui a perdu plus de 80% de sa valeur au cours de la seule année 2019.
La situation économique du pays est aggravée par les sanctions américaines et européennes, les mesures de confinement adoptéees face à la Covid-19, de nouvelles coupes en mai par le gouvernement dans les subventions sur l’essence, la disgrâce inattendue de l’homme d’affaires le plus fortuné du pays Rami Makhlouf, cousin du président dont les avoirs ont été gelés, et qui a érodé le climat de confiance économique, ainsi que par la crise financière au Liban, important pourvoyeur de la Syrie en devises étrangères.
Selon le Programme alimentaire mondial, les prix des aliments ont augmenté de 133% depuis mai 2019 en Syrie, où 9,3 millions de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire.
Cette semaine, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la ville de Soueïda, à majorité druze, contre l’aggravation des conditions de vie et réclamaient le départ de Bachar al-Assad.
