Lors d’une réunion en visioconférence avec le président russe, Vladimir Poutine retransmise à la télévision, le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine a annoncé hier mardi un plan de relance ambitieux doté d’une enveloppe de 65 milliards d’euros pour remettre à flots l’économie russe mise à mal par le coronavirus et la chute des prix du pétrole.
En dehors de ses objectifs qui sont de limiter la récession en 2020 et de renouer avec une croissance pérenne supérieure à 2% d’ici la fin de l’année 2021, peu de détails ont été révélés sur les modalités concrètes de ce plan de relance, ainsi que sur son financement.
Les autorités de Moscou ont dit s’attendre à une chute de 5 à 6% de la croissance sur l’ensemble de l’année 2020 et espèrent que l’économie russe se rétablira en 2021 avec un retour à son niveau d’avant la crise sanitaire, en 2022.
De son côté, la presse avance que le gouvernement russe compte aussi profiter de ce plan, pour encourager le travail partiel, et surtout pour réduire la part des emplois non déclarés au sein de l’économie.
Le plan comprendrait également des aides aux PME ayant particulièrement souffert de la crise, des investissements notamment dans les infrastructures, d’un soutien aux exportations et au développement d’alternatives aux importations, et un développement du tourisme intérieur et de l’innovation technologique.
Les fonds du plan de relance annoncé par le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine sont relativement faibles en comparaison avec ceux prévus par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Jusqu’à présent, les mesures annoncées, dont des crédits d’impôts, des allocations familiales exceptionnelles et des aides à des secteurs entiers de l’économie, tels l’aviation ou l’automobile, manquaient d’ambition et n’ont été que partiellement mises en œuvre.
Cette situation explique en partie la chute de plus de 10 points de la cote de popularité de Vladmir Poutine dans les sondages de l’Institut Levada. Le plan de relance du gouvernement apparaît alors comme une tentative de rectifier le tir à un mois du référendum constitutionnel.