Ce vendredi est le jour de la fête de Nourouz, le Nouvel an iranien. Rimant d’habitude avec consommation, nourriture, vêtements et cadeaux, cette fête est marquée cette année par l’épidémie de coronavirus qui a déjà fait 1 284 morts dans tout le pays.
Plusieurs provinces iraniennes ont ordonné la fermeture des hôtels pour tenter de dissuader les voyageurs en cette journée de fête. Les recommandations sont évidemment de limiter les contacts. Ecoles et universités sont fermées depuis plusieurs semaines dans le pays, mais aucune mesure de confinement n’a été décrétée alors que la période du Nouvel An iranien est traditionnellement celle des visites familiales.
L’Iran constitue l’un de ses principaux foyers mondiaux. Le bilan officiel qui, selon un consensus partagé par de nombreux soignants iraniens, sous-estime largement les chiffres réels, atteignait hier jeudi 1 284 morts avec 149 décès supplémentaires en une journée. Il s’agit du plus grand nombre quotidien de morts enregistré depuis le début de la crise.
La portée réelle de l’épidémie et la vitesse de son évolution, très imparfaitement documentées, sont sujettes à caution. Après deux mois de confusion à la tête du régime sur la réponse à apporter à la crise, l’épidémie de Covid-19 a considérablement aggravé les crises politiques et économiques auxquelles le pays disait déjà face avant l’irruption du virus.
Les autorités du pays ont été largement critiquées au cours des dernières semaines pour avoir agi trop peu et surtout trop tard. Par exemple, après une vive opposition entre de nombreux professionnels de santé et d’influents clercs proches de centres de décisions les plus puissants du régime, ce n’est que lundi que les sanctuaires de Qom et de Mashhad, lieux de pèlerinage majeurs qui attirent d’ordinaire chaque jour des milliers de fidèles venus de tout le monde chiite et donc propices à la contagion, ont été fermés.
L’annonce vendredi du chef d’état-major des forces armées Mohammad Hussein Bagheri qui disait prévoir la mise en quarantaine de la capitale et de plusieurs provinces du pays, avec l’aide des forces armées et des milices du Bassidj, est restée sans effet. La perspective d’une mise en quarantaine avait été ouvertement rejetée dimanche par le président Hassan Rohani.