Le centre d’analyse International Crisis Group (ICG) a publié mercredi un rapport selon lequel des raisons économiques et politiques poussent un nombre croissant de jeunes des régions sahéliennes situées dans l’ouest du Tchad à fuir la région en direction du nord tchadien ou de la Libye.
Les jeunes du Kanem (ouest) et du Bahr El Gazel (BEG) partent vers le nord du Tchad pour trouver du travail ou faire du commerce en Libye ou dans les mines d’or du Tibesti tchadien, est-il indiqué dans ce document, qui décrit les deux régions concernées par ce flux migratoire, comme «traditionnellement tournées vers la Libye ».
Les jeunes de ces deux régions déclarent ne pas souhaiter migrer vers le continent européen, contrairement aux jeunes d’autres régions du Tchad ou aux migrants provenant des pays limitrophes.
Toutefois, certains jeunes de Kanem et BEG finissent par intégrer des mouvements insurrectionnels basés dans le sud libyen. A titre illustratif, bon nombre de Kreda, ethnie de l’ouest du Tchad, sont entrés dans les rangs du mouvement rebelle du Commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR).
A en croire ICG, le gouvernement tchadien assimile les migrations depuis l’ouest à «un mouvement massif d’adhésion aux rébellions». En réaction, les responsables ont durci les contrôles dans le nord du pays, a indiqué le centre d’analyse suggérant que les autorités tchadiennes devraient néanmoins «éviter l’amalgame entre émigration et rébellion et substituer aux politiques actuelles qui restreignent la liberté une politique d’encadrement».