Certains organismes de la société civile et responsables politiques italiens ont accusé mardi un navire commercial italien, le ravitailleur Asso Ventotto, d’avoir violé le droit international en reconduisant en Libye 108 clandestins sauvés dans les eaux internationales. Ce bateau a secouru ces migrants sur un canot la veille, dans la soirée, à près de 60 milles nautiques au nord-ouest de Tripoli.
Ces dernières années, ces interventions étaient coordonnées par les gardes-côtes italiens. Les clandestins étaient systématiquement acheminés sur la péninsule. Mais, depuis juin, l’exécutif italien a confié cette responsabilité aux gardes-côtes libyens, qui ont demandé au ravitailleur de ramener les migrants à la capitale libyenne.
« La Libye n’est pas un port sûr et cela peut conduire à une violation du droit international », a estimé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), indiquant être encore en train de collecter des informations à ce sujet.
De son côté, Nicola Fratoianni, a jugé qu’ « il s’agit d’un refoulement collectif ». Présentement à bord d’un bateau d’une ONG espagnole, cet élu italien de gauche a suivi les échanges radio de l’Asso Ventotto.
C’est « le premier refoulement par un navire italien depuis des années », a réagi, pour sa part, l’ONG allemande Sea-Watch.
Rappelons que la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné, en 2012, l’Italie après qu’un de ses navires militaires ait reconduit des clandestins en Libye en 2009.