La justice thaïlandaise a condamné par contumace mercredi l’ancienne Première ministre, Yingluck Shinawatra, à une peine de 5 ans de prison pour « négligence » dans un programme de subventions accordées aux riziculteurs.
L’ex-cheffe du gouvernement thaïlandais a fui son pays d’origine fin août pour échapper à un procès que nombre d’observateurs jugent politique. Yingluck Shinawatra était censée se présenter le 25 août dernier devant la Cour suprême afin de prendre connaissance du verdict dans son procès. Le programme de subventions accordées aux riziculteurs aurait coûté des milliards de dollars, d’après la junte au pouvoir en Thaïlande.
Dans leur décision, les magistrats ont estimé que Mme Shinawatra aurait « dû mettre en place des régulations efficaces permettant de prévenir les pertes ». Et d’ajouter qu’elle « n’a pas pris de telles précautions, entraînant d’énormes pertes pour les agriculteurs, le budget de l’Etat, le ministère des Finances, le pays et le peuple », tout en mentionnant que le programme était entaché de « corruption à chaque étape ».
Suite à cette décision de justice, il est peu probable que Yingluck Shinawatra retourne en Thaïlande de si tôt. De plus, les militaires ne semblent pas disposés à céder les commandes à un gouvernement civil. D’aucuns soupçonnent la junte d’avoir passé un accord avec celle dont elle a renversé le gouvernement en 2014 pour organiser sa fuite dans l’objectif de réorganiser le paysage politique thaïlandais. Ce que dément régulièrement le pouvoir.