Le procureur spécial monténégrin, Milivoje Katnic a confié dimanche dans des interviews aux médias locaux, que des organes d’Etat russes complotaient dans une tentative d’empêcher l’adhésion du Monténégro à l’Otan.
L’information est confirmée par des sources britanniques citées par The Telegraph. Le parquet monténégrin soupçonne au total 25 personnes, essentiellement des ressortissants serbes et deux Russes, d’avoir préparé le mystérieux coup d’Etat contre le Monténégro. Celui-ci était censé avoir lieu le 16 octobre dernier, jour des législatives dans le pays.
Selon le parquet, les comploteurs présumés auraient projeté d’entrer par la force dans le parlement pour proclamer la victoire d’une coalition de l’opposition prorusse, le Front démocratique, et de s’emparer, voire de tuer, l’ancien Premier ministre du pays Milo Djukanovic, qui reste aux yeux de l’opposition le véritable patron du pays même s’il a abandonné son poste fin 2016 à son lieutenant Dusko Markovic.
Des sources au sein du gouvernement britannique affirment que ce complot est l’un des exemples récents les plus flagrants d’une « campagne de plus en plus agressive » de la Russie pour tenter d’interférer dans les affaires occidentales.
Selon Milivoje Katnic, les services de renseignement occidentaux, dont ceux américains et britanniques, ont aidé le Monténégro dans l’enquête. Une quinzaine de suspects ont été arrêtés par les autorités monténégrines, alors que les deux ressortissants russes, soupçonnés d’avoir été les organisateurs, sont recherchés par la justice locale. Quatre ressortissants serbes ont plaidé coupables et ont été condamnés pour leur participation au complot.
Le parquet doit interroger ce lundi deux députés de l’opposition prorusse soupçonnés d’avoir trempé dans le putsch. De son côté, le Kremlin nie toute implication dans une tentative d’attentat contre Djukanovic.