L’Arabie saoudite a officiellement annoncé sa candidature pour devenir membre observateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Au cours du sommet de la Francophonie qui aura lieu à Madagascar samedi et dimanche prochains, les chefs d’Etat se prononceront sur les demandes d’adhésion. Mais, la candidature du Royaume wahhabite qui est arabo-anglophone, est d’ores et déjà pour le moins gênante pour l’OIF.
Le gouvernement saoudien a déposé, le 2 mai dernier, sa demande d’adhésion auprès du Sénégal, qui déteint la présidence tournante de l’OIF. Dans son courrier, l’Arabie saoudite met en avant son investissement dans l’enseignement du français en évoquant, entre autres, ses partenariats à ce sujet avec diverses institutions françaises.
Le Conseil permanent de la francophonie (CPF), qui est constitué des ambassadeurs des Etats membres de l’OIF à Paris, a étudié le 30 juin dernier pour une première fois, cette candidature et a conclu qu’elle était incomplète. Ce qui n’a pas démotivé Ryad, qui s’est empressé de compléter son dossier par le biais d’une note verbale reçue par la diplomatie sénégalaise le 30 septembre dernier.
Dans la foulée, l’Arabie saoudite a annoncé l’envoi d’une délégation au sommet de la Francophonie d’Antananarivo et obtenu une accréditation y participer.
Néanmoins, au cours de la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF), qui s’est tenue mercredi dernier avant le sommet des dirigeants, les délégués des pays membres de l’OIF ont à nouveau, estimé que la demande saoudienne était incomplète.
En toute vraisemblance, la candidature de Ryad semble embarrassante pour l’OIF et, en particulier, pour sa secrétaire générale, la Canadienne Michaëlle Jean. Depuis sa désignation à ce poste en 2014, cette dernière s’efforce de dénoncer ouvertement les violations des droits humains commises dans l’espace francophone. De plus, l’égalité homme-femme fait l’objet d’une résolution en discussion lors de ce sommet. Or, la position saoudienne sur ces deux questions s’avère préoccupante.
Quoi qu’il en soit, il revient aux chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’OIF de dire leur dernier mot, au cours de ce week-end, sur la demande de l’Arabie saoudite.