Le chef de l’ancien gouvernement libyen de Tripoli, Khalifa Ghweil a assuré vendredi soir, qu’il reprenait ses fonctions après avoir pris le contrôle des locaux du Conseil d’Etat dans la capitale.
Il avait été écarté du pouvoir en avril dernier, à la suite de la formation du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale.
Le GNA a été formé depuis le 30 mars dernier dans le but de restaurer l’autorité centrale en Libye et de combattre l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI). Appuyée par les Nations Unies et les puissances occidentales à l’instar des Etats-Unis et de la France, la nouvelle équipe exécutive, qui siège à Tripoli, devait remplacer les deux « gouvernements » qui luttaient, depuis des mois, pour diriger le pays, l’un étant installé dans l’Est de la Libye et l’autre, dans la capitale. Mais c’était sans compter la volte-face du chef de l’ancien exécutif de Tripoli, Khalifa Ghweil.
Ce dernier qui n’a jamais accepté de céder son fauteuil, a affirmé vendredi soir dans un communiqué que «son gouvernement de salut national» a repris ses fonctions après s’être emparé, sans affrontement, du Conseil d’Etat libyen situé dans la capitale.
Dans la foulée, Khalifa Ghweil a invité l’ensemble de ses ministres à reprendre leur travail tout en considérant « comme suspendus de leurs fonctions » toutes les autorités nommées par le GNA.
En réaction, le GNA s’est engagé dans un communiqué, à arrêter «les politiciens qui … tentent de créer des institutions parallèles et de déstabiliser la capitale». En outre, le GNA a condamné la prise de contrôle du Conseil d’Etat par «un groupe armé», décriant de nouvelles «tentatives pour saboter l’accord politique» conclu sous la direction des Nations Unies.
En tout cas, il n’y avait aucune présence militaire particulière samedi matin aux environs du complexe Rixos qui abrite les locaux du Conseil d’Etat. Seuls 4 pick-ups d’appartenance non déterminée montaient la garde comme à l’accoutumée. La presse locale a rapporté que les éléments de la force assurant la sécurité de ces locaux ont chassé le Conseil d’Etat de son QG car leurs rémunérations n’avaient pas été versées.