Les Thaïlandais ont approuvé comme attendu, dimanche, le projet de Constitution controversée proposé par la junte militaire au pouvoir qui lui permettra entre autres, de contrôler le Sénat.
D’après les résultats partiels au terme du dépouillement de 90 % des bulletins du référendum, les Thaïlandais se sont prononcés à 62 % pour la nouvelle Constitution de leur pays. Même si les résultats définitifs du scrutin ne seront disponibles que mercredi prochain, cet écart paraît irréversible.
La nouvelle Constitution qui fait l’objet de critiques, donne en effet, aux militaires la possibilité de contrôler la scène politique, même au cas où des civils revenaient à la tête de l’Etat. D’après cette Constitution, le Sénat ne sera plus désigné au terme d’un scrutin mais sera nommé. Autrement dit, même après des élections, le Parlement sera dirigé par une chambre haute sous la domination des généraux.
Pour l’opposition, la victoire du «Oui» résulte de pressions exercées sur les électeurs, avant le vote, «comme dans toute dictature», a estimé Nattawut Saikua, un des leaders de la formation politique des Chemises rouges.
A l’instar d’autres opposants, ce dernier avait été convoqué au cours de la semaine dernière, par les forces de l’ordre. Il faut noter qu’en Thaïlande, critiquer le référendum peut valoir une condamnation à la prison. Pas plus tard qu’hier dimanche, un étudiant a été interpellé après avoir déchiré son bulletin de vote en guise de protestation.
Par ailleurs, cela fait un mois que la principale chaîne TV de l’opposition a été fermée. Du coup, la population n’a eu accès qu’à très peu d’informations sur la nouvelle Constitution, en dehors d’Internet et des réseaux sociaux.