La Namibie et l’Allemagne s’apprêtent à normaliser leurs relations diplomatiques d’ici fin 2016 dans une déclaration commune, a annoncé mercredi le ministère allemand des Affaires étrangères, précisant que Berlin entend présenter à la même occasion, des excuses officielles pour l’élimination systématique, il y a un siècle, d’indigènes dans ce pays d’Afrique d’Australe.
Ces indigènes qui étaient issus des peuples Herero et Nama, avaient été massacrés par les troupes impériales allemandes.
Selon Sawsab Chebli, une porte-parole de la diplomatie allemande, Berlin a «pour objectif de parvenir à une déclaration gouvernementale commune (avec les autorités de Namibie) qui contiendrait une formulation commune sur les évènements qui se sont produits et une excuse allemande qui serait acceptée par la Namibie et qui pourrait former la base d’une résolution des Parlements», a-t-elle confié à la presse.
Les deux parties «espèrent que ces discussions seront achevées cette année», a-t-elle ajouté, précisant néanmoins que les excuses officielles de l’Allemagne, n’engageaient pas de dédommagements.
Les responsables allemands emploient désormais le terme «génocide» en évoquant ces tragiques massacres commis par l’armée impériale d’Allemagne en Namibie.
S’exprimant à ce sujet l’année dernière, le président du Bundestag (Chambre des députés allemands), Norbert Lammert avait indiqué que l’Allemagne impériale a mené en Namibie, qui se nommait, entre 1884 et 1915, Afrique allemande du Sud-Ouest, une «guerre raciale» dans le but de mâter une rébellion Herero. Selon Lammert, il y a eu des «dizaines de milliers de victimes Herero et Nama, non seulement dans les combats mais aussi à cause des maladies et de mises à mort ciblées liées à la privation d’eau et de nourriture» et d’autres «sont morts dans des camps de concentration ou du travail forcé».
