Les forces de l’ordre égyptiennes ont investi dimanche soir au Caire, le siège de l’organisation syndicale des journalistes et arrêté deux journalistes militants qui s’y étaient réfugiés à la suite des manifestations organisées le 25 avril dernier, pour contester la cession de deux îles égyptiennes à l’Arabie saoudite.
C’est la première fois dans son histoire longue de trois quarts de siècle que le Syndicat égyptien des journalistes est investi par la police. Jusque-là, il avait joui d’une immunité de fait, durant tous les régimes qui ont défilé au Caire. Ainsi, à la suite de l’assaut des forces de l’ordre, des réactions ne se sont pas fait attendre.
Le président de ce syndicat, Yéhia Qalash a plaidé pour le licenciement du ministre de l’Intérieur et des dizaines de professionnels des médias ont suspendu leur congé du lundi dernier (jour férié en raison de la fête du printemps) pour manifester.
Sous pression, le ministre de l’Intérieur a expliqué cette intervention par le fait qu’il mettait en œuvre un mandat d’arrêt du parquet, un argumentaire loin de convaincre les journalistes.
Les forces de l’ordre demeurent présentes aux abords du siège de l’organisation syndicale et seuls les détenteurs d’une carte de presse peuvent avoir accès à l’avenue menant au siège du syndicat.
D’après Qalash «le syndicat a déposé une plainte détaillée sur l’assaut policier contre le syndicat et a demandé l’adoption des mesures légales», a-t-il déclaré.
Selon le règlement intérieure de cette centrale syndicale, la police ne peut s’y introduire sans être accompagnée d’un procureur et du président du syndicat ou de son représentant. Ce syndicat compte tenir mercredi, une assemblée générale pour décider de la suite à donner à cette affaire.