La Banque centrale libyenne (BCL) et la Compagnie nationale de pétrole (NOC) ont annoncé dimanche, leur soutien au gouvernement d’union nationale en Libye, une annonce qui intervient cinq jours après l’arrivée à Tripoli du chef de ce gouvernement, Fayez al-Sarraj, un homme d’affaires et député tripolitain, et de plusieurs ministres.
C’est d’abord le Président-Directeur Général de la NOC Mustafa Sanallla qui, dans un communiqué, avait indiqué que son organisme « travaillait avec le Premier ministre al-Sarraj et le conseil présidentiel pour dépasser nos divisions », évoquant un cadre légal international, en référence au soutien de la communauté internationale au gouvernement Sarraj. Peu après c’était au tour de la BCL de publier un communiqué dans lequel elle saluait l’arrivée du gouvernement d’union et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, grand artisan du gouvernement d’union, dont il a salué vendredi à l’unanimité l’installation à Tripoli. Le gouvernement d’union a également reçu le soutien des gardes des principales installations pétrolières du pays.
Le ralliement de deux des principales institutions économiques du pays est un nouveau revers pour les autorités non reconnues basées à Tripoli. La NOC, entreprise publique qui gère le secteur des hydrocarbures, pétrole et gaz, en Libye, a toujours bénéficié de la reconnaissance de la communauté internationale, même si elle dépendait des autorités non reconnues contrôlant la capitale depuis l’été 2014. Ce soutien est de taille puisque la Libye dispose des réserves les plus importantes d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils. Sa production était estimée à 1.6 million de barils par jour en 2011 mais a chuté d’un tiers depuis en raison de l’anarchie qui règne dans le pays. Mais Khalifa al-Ghweil, le chef du gouvernement non reconnu, continue à refuser de céder le pouvoir et a sommé Fayez al-Sarraj de repartir. La capitale libyenne n’en a pas terminé avec les tensions.