Le Parlement algérien a adopté dimanche, un projet d’amendement de la Constitution qui limite à deux, le nombre des mandats présidentiels, un projet de texte qui avait été annoncé, cinq ans auparavant, par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans le contexte du printemps arabe.
499 députés algériens se sont prononcés en faveur de cette réforme constitutionnelle alors qu’il n’a été rejeté par deux voix et 16 abstentions. Toutefois, l’opposition a boycotté ce scrutin, jugeant que la nouvelle constitution ne constitue en rien, une piste de solution à la crise algérienne actuelle.
Le texte fraîchement adopté prévoit de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels, un verrou qui était en place avant que le même Abdelaziz Bouteflika ne le fasse sauter en 2008, ce qui lui a permis de briguer deux mandats de plus. Le dirigeant algérien qui est cloué par une longue maladie à son fauteuil roulant, met ainsi un terme à la possibilité d’être président à vie. Néanmoins, Bouteflika reste éligible pour un cinquième mandat à l’occasion des présidentielles de 2019.
En outre, il n’est plus possible aux Algériens disposant d’une autre nationalité, à l’instar de centaines de milliers de Franco-Algériens, d’occuper de hauts postes dans la fonction publique. La nouvelle Constitution élève également le berbère au statut de langue officielle bien que restant en dessous de la langue arabe, qui demeure la langue officielle de l’Etat au plus grand dam des partisans de la langue tamazight.
Comme il fallait s’y attendre, l’opposition n’a pas tardé à critiquer la nouvelle révision de la Constitution. Ainsi, l’ex-Premier ministre, Ali Benflis a qualifié cette réforme, de « coup de force constitutionnel » visant à « régler les seuls problèmes du régime politique en place et non ceux du pays ».