Le Premier ministre portugais sortant, Pedro Passos Coelho, peine à former un nouveau gouvernement, plusieurs jours après le scrutin législatif de dimanche dernier.
Les élections législatives ont vu la coalition de droite et de centre-droit Portugal à Frente (PàF), conduite par Passos Coelho, arriver en tête. Elle compte 104 élus sur 230, insuffisant pour prétendre à une majorité absolue, alors que les socialistes ont décroché 85 sièges, le Bloc de gauche 19 et les communistes 17.
Mais malgré sa timide victoire, le Premier ministre sortant voit l’horizon s’obscurcir avec le refus du Parti socialiste portugais de s’allier avec la droite et sa décision d’entamer des discussions avec les communistes et avec le Bloc de gauche, une formation apparentée au parti anti-austérité grec Syriza. Cette manœuvre pourrait contraindre Pedro Passos Coelho à constituer un gouvernement minoritaire comptant sur l’appui ponctuel ou l’abstention des socialistes, une coopération tacite qui ne lui est pas acquise d’avance.
La gouvernance dans ses conditions ne devrait guère être aisée. Devant la situation confuse vers laquelle s’avance le pays, le président de la République Anibal Cavaco Silva a exhorté à la télévision portugaise, les partis politiques à « cesser leurs querelles » et à « trouver des compromis dans l’intérêt national ».
D’ordinaire plutôt symbolique, la figure présidentielle a dans le contexte actuel un rôle central car c’est à elle que revient, en l’absence d’une majorité, de nommer le chef du gouvernement et d’aider à constituer une coalition. Et il semblerait que sa vision soit celle d’une grande coalition qui regrouperait les deux partis de la coalition de droite et le PS et qui serait évidemment dirigée par Pedro Passos Coelho. La situation est d’autant plus urgente pour le pays que l’instabilité politique empêche le Portugal de maintenir intacte la confiance de ses créanciers et des marchés.