L’Union africaine reporte le débat sur l’accréditation d’Israël

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A l’occasion du 35ème sommet annuel de l’Union africaine (UA), les dirigeants africains ont décidé hier dimanche de reporter les discussions sur l’attribution controversée du statut de membre observateur de l’UA à Israël, une décision prise en juillet par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, et qui divise l’organisation. 

L’Afrique du Sud et l’Algérie, qui font partie des nombreux Etats membres qui se sont indignés de cette décision, estiment que ce choix allait à l’encontre des déclarations de l’organisation soutenant les Territoires palestiniens, avaient fait inscrire ce sujet à l’ordre du jour du Sommet. 

Contrairement à ce qui a été annoncé officiellement à Addis-Abeba, la presse  algérienne et l’agence officielle APS, ont rapporté que le sommet a suspendu la décision de la Commission de l’UA alors qu’en réalité ce sont les débats sur l’accréditation d’Israël qui ont été suspendus hier dimanche.

 Le président sénégalais Macky Sall a expliqué que l’Afrique ne doit pas être divisée par un sujet qui lui est étranger, et a proposé la création d’un comité chargé de «trouver une solution». 

Ce comité sera composé des dirigeants de l’Afrique du Sud et de l’Algérie, mais aussi du Rwanda et de la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de Moussa Faki, ainsi que du Cameroun et du Nigeria. 

Dans un discours à huis clos samedi, Moussa Faki Mahamat a justifié sa décision, rappelant que 44 des 55 Etats membres ont reconnu l’Etat d’Israël, et affirmé qu’une accréditation avec statut d’observateur d’Israël, octroyée aux Territoires palestiniens depuis 2013, s’inscrit également « dans le soutien à la solution des deux Etat », israélien et palestinien. 

Selon des analystes, un vote sur l’accréditation d’Israël pourrait actuellement provoquer une scission sans précédent dans l’histoire de l’Union africaine, qui fête ses 20 ans. 

Si une majorité de pays africains ayant des rapports officiels avec Tel-Aviv, sont favorables au dialogue avec l’Etat hébreu, plusieurs poids lourds diplomatiques et économiques du continent notamment l’Algérie et l’Afrique sud, refusent de dialoguer avec Israël au nom des atteintes aux droits de l’Homme perpétrés dans les Territoires palestiniens.