Bien que l’issue de la guerre qui secoue l’Ukraine soit encore très incertaine malgré une aide militaire et financière conséquente de ses alliés occidentaux et une avancée de l’armée russe moins rapide que prévu, les pensées se tournent déjà vers la reconstruction du pays.
Devant les responsables des Etats alliés de Kiev, de nombreuses institutions internationales et des représentants du secteur privé réunis à Lugano, en Suisse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son Premier ministre, Denys Chmygal ont souligné hier lundi ,qu’il faudra au moins 750 milliards de dollars pour reconstruire l’Ukraine mise à feu et à sang par les troupes russes depuis plus de quatre mois.
Denys Chmygal, a exposé ce plan de reconstruction en trois étapes, concocté par son gouvernement. Dans un premier temps, il s’agit d’aider la population touchée par la guerre, ensuite de financer des milliers de projets de reconstruction, et enfin de préparer une Ukraine européenne, verte et numérique.
La Kyiv School of Economics (KSE) a estimé les dommages causés jusqu’à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars, et l’économie du pays ayant déjà perdu, selon certaines estimations, 600 milliards de dollars.
Pour financer ce plan de reconstruction, le Premier ministre ukrainien, à la tête d’une délégation forte d’une centaine de personnes dont le président du Parlement Rouslan Stefantchouk, a proposé de saisir les avoirs russes gelés dans le cadre des sanctions internationales, qu’il évalue à entre 300 et 500 milliards de dollars. Au-delà de cela, les dirigeants ukrainiens ont prévenu que ce serait l’affaire de toutes les démocraties.
Les participants réunis pour ébaucher un plan pour rebâtir l’Ukraine devraient aboutir à une sorte de « plan Marshall », le programme économique américain qui avait permis de relever l’Europe occidentale des ruines de la deuxième guerre mondiale.
La Banque européenne d’investissement (BEI) devrait d’ailleurs proposer la création d’un nouveau fonds pour l’Ukraine qui pourrait atteindre, selon des sources informées, 100 milliards d’euros.