Le Parti communiste portugais (PCP) a vivement critiqué dimanche le silence du gouvernement face aux frappes menées par les États-Unis et Israël contre l’Iran, dénonçant une « conivence » inacceptable avec une politique de guerre contraire aux principes constitutionnels et au droit international.
« Le gouvernement portugais doit condamner sans ambiguïté l’agression contre l’Iran et refuser toute complicité avec l’escalade militaire en cours au Moyen-Orient », a déclaré João Frazão, membre de la direction du PCP, lors d’une conférence de presse à Lisbonne. Il a aussi pointé du doigt le rôle des puissances de l’OTAN et de l’Union européenne, qu’il accuse de soutenir implicitement ces actions.
Washington a bombardé samedi trois installations liées au programme nucléaire iranien, marquant une nouvelle phase dans le conflit impliquant Israël et l’Iran. Pour le PCP, ce tournant est particulièrement grave et exige une réaction immédiate des autorités portugaises.
Le parti a également exigé des explications sur l’usage de la base aérienne des Lajes, dans l’archipel des Açores, par des avions militaires américains. Le PCP veut savoir si cette infrastructure a été utilisée pour appuyer les frappes récentes. « Le gouvernement doit dire clairement si le territoire national a servi à alimenter cette agression », a martelé João Frazão.
Tout en rappelant que des négociations indirectes étaient en cours entre Téhéran et Washington, le responsable communiste a défendu une reprise urgente du dialogue. « Parler de paix ne suffit pas, il faut agir pour empêcher l’escalade », a-t-il insisté.
Enfin, interrogé sur la menace iranienne de fermer le détroit d’Ormuz, Frazão a réaffirmé l’importance pour le Portugal de renforcer sa souveraineté économique et énergétique, face aux turbulences géopolitiques.