Un communiqué de son site officiel publié ce matin et repris par l’agence de presse Isna a annoncé le retrait de Mohammad Reza Aref, le candidat réformateur à l’élection présidentielle iranienne du 14 juin prochain. Cette décision doit profiter à Hassan Rohani, un dignitaire religieux modéré.
Malgré des rumeurs persistantes la veille, le candidat réformateur n’avait fait aucune allusion à son retrait lors du meeting qu’il a tenu hier soir dans un stade de Téhéran devant plusieurs milliers de personnes. Le choix tactique de se retirer a été dicté par l’ancien président Mohammad Khatami, à qui avait succédé Mahmoud Ahmadinejad en 2005 et actuel chef du mouvement réformateur, qui est donc allé dans le sens de bon nombre de dirigeants et militants réformateurs. Pour ce groupe, la meilleure option pour voir leurs aspirations se concrétiser était de se rallier au modéré Hassan Rohani, soutenu par l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani. Il est désormais « le candidat du camp réformateur » selon un communiqué officiel du Conseil consultatif qui réunit modérés et réformateurs. Plus expérimenté et plus connu, il devrait sans grandes difficultés parvenir à récupérer les voix de Mohammad Reza Aref. Dans son communiqué, ce dernier invite les électeurs à se rendre massivement aux urnes pour faire barrage aux conservateurs, mais n’apporte officiellement son soutien à aucun des candidats restants, pas même à Hassan Rohani.
Mais le camp réformateur n’est pas le seul à adopter cette stratégie. Le candidat Ghola-Ali Hadad-Adel, ancien président conservateur du Parlement, a annoncé hier lundi son retrait de manière à favoriser l’élection d’un autre conservateur. Les réformateurs mettent toutes les chances de leur côté pour éviter que ne se reproduise le scénario de 2009 qui avait vu leur mouvement de contestation suite à la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad être réprimé par la force.