Les locataires du Palais El Mouradia et du QG du commandement de l’armée en Algérie ont vécu aujourd’hui, un Lundi noir suite aux imposantes manifestations de rue organisées par des centaines de milliers de manifestants qui demandent ni plus ni moins qu’un démantèlement immédiat du régime militaire qui s’accapare le pouvoir depuis l’indépendance.
Vue l’ampleur de ces manifestations, le duo Abdelmadjid Tebboune et le général Saïd Chengriha se trouve désormais sur un siège éjectable et risque de subir bientôt le même sort qu’a subi le dictateur Abdelaziz Bouteflika et ses coéquipiers.
Le lifting de dernière minute à savoir le semblant de remaniement ministériel, la dissolution du parlement et la libération de quelques dizaines de détenus d’opinion, dont des militants du Hirak, n’ont pas dissuadé les Algériens à exprimer en masse leur ras-le-bol du diktat que leur imposent les vieux généraux.
Ce lundi 22 février marquant le deuxième anniversaire de ce mouvement contestataire spontané «Hirak», des centaines de milliers d’Algériens, tout âge et sexe confondus, ont bravé l’imposant dispositif sécuritaire mis en place par le pouvoir partout dans le pays, pour descendre dans les rues des grandes villes et décrier la dictature que leur imposent Chengriha et compagnie qui dictent aux actuels dirigeants civils, les consignes à suivre dans la gestion des affaires internes et externes du pays.
Malgré le déploiement exceptionnel des forces de l’ordre, des milliers de manifestants ont réussi à marcher dans les principales artères d’Alger ainsi que d’autres villes du pays notamment Oran, Tlemcen, Constantine, Bejaia, Tizi Ouzou, Annaba arborant les mêmes slogans et les mêmes revendications d’un «changement radical» du régime en place et la fin des années de plomb, de répression et de privation.
D’après des diplomates accrédités à Alger, les jours des dirigeants civils et militaires en poste dans le pays sont désormais comptés, tant les contestataires semblent bien déterminés à aller jusqu’au bout de leur cause, malgré les arrestations, les intimidations et la répression dont ils font l’objet.