Abdel Hamid Dbeibah qui a été élu Premier ministre libyen intérimaire, samedi à Genève par 74 représentants choisis dans le cadre du dialogue politique inter-libyen mené sous l’égide des Nations unies depuis trois mois, s’est engagé à reconstruire le pays, à écouter et à travailler «avec tous les Libyens».
Pour son premier discours télévisé, le nouveau Premier ministre a fait un appel à l’unité des Libyens. Il dispose de 42 jours pour former un gouvernement et obtenir un vote de confiance du Parlement. Il pourra ensuite diriger la Libye pendant la période intérimaire censée préparer la tenue d’élections en décembre prochain.
Ingénieur originaire de Misrata, dans l’ouest du pays, près de Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah âgé de 61 ans, a travaillé sous le régime de Mouammar Kadhafi, au moment où Tripoli avait connu un essor industriel important.
Il avait dirigé la Compagnie libyenne d’investissement et de développement (la Lidco), une société étatique, à travers laquelle il a mené de vastes projets de construction, faisant alors fortune dans le secteur du bâtiment.
De 1989 à 2011, Abdel Hamid Dbeibah était chef de projets de l’Organisation pour le développement des centres administratifs (ODAC), l’autre géant des investissements libyens, chargé de moderniser les infrastructures. Aujourd’hui, il dirige une holding dont les filiales s’étendent jusqu’en Turquie, où il jouit d’une certaine proximité avec les autorités d’Ankara.
Le Premier ministre par intérim est appelé désormais à relever les défis entre autres, de la lutte contre le crime, du démantèlement ni trop sévère ni trop complaisante des milices, de la gestion de l’influence des puissances étrangères turque, égyptienne ou encore émiratie, en plus des milliers de mercenaires russes.
En plus, le nouvel exécutif devra sortir le pays du marasme économique tout en organisant des élections après plus d’une décennie de conflits qui ont totalement déstructuré la Libye, le tout dans un délai de dix mois seulement.