La comparution d’un élément de l’organisation djihadiste Etat Islamique (EI) pour génocide et pour le meurtre en Irak, d’une fillette yézidie dont il avait fait son esclave, tout comme sa mère, débute ce vendredi au tribunal régional supérieur de Francfort, en Allemagne.
Taha Al-J., ce djihadiste irakien âgé de 37 ans, est aussi accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et trafic d’êtres humains. Quant à son épouse, la citoyenne allemande, Jennifer Wenisch, elle est jugée, depuis un an, au niveau d’une cour de Munich pour le meurtre de la fillette.
En effet, ce couple est soupçonné d’avoir laissé cette enfant mourir de soif dans la localité irakienne de Falloujah en 2015. Présentée comme Nora par les médias, la mère de cette fillette, Rania, a relaté maintes fois à Munich les supplices qu’elle dit avoir enduré en compagnie de son enfant.
Ouvert en avril 2019, ce procès avait été considéré comme le premier à l’échelle mondiale sur des exactions commises par Daesh (acronyme en arabe du groupe EI) contre la minorité kurdophone irakienne des Yézidis, martyrisée et réduite à l’esclavage par les djihadistes dès 2014.
D’après l’acte d’accusation, ce membre de l’organisation de l’EI l’avait intégrée en mars 2013 et assumait jusqu’en 2019, de multiples fonctions en sa faveur à Raqqa, « chef-lieu » de ce mouvement sur le sol syrien, mais également en Irak et en Turquie.
Arrêté en Grèce le 16 mai dernier et remis au gouvernement allemand le 9 octobre 2020, Taha Al-J. est accusé, entre autres, d’avoir acheté «fin mai–début juin 2015, comme esclaves » Nora et sa fillette de 5 ans et de les avoir acheminées à Falloujah, où elles ont été victimes de graves sévices et, des fois, affamées.