Inquiétude de la MANUL en Libye après l’enlèvement d’une députée à Benghazi

La Mission d’appui des Nations unies en Libye «MANUL», a exprimé hier jeudi, son inquiétude concernant la disparition de la députée Siham Sergewa, membre de la Chambre des représentants basée à Benghazi, fief des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar.

Selon des parlementaires et l’ONU, Siham Sergewa a été enlevée dans sa résidence et son mari agressé par un groupe armé mercredi à Benghazi. Les services de sécurité à Benghazi ne se sont pas exprimés jusqu’ici sur cette disparition qui survient au lendemain de l’intervention de la députée sur Libya al-Hadath, une télévision pro-Haftar, durant laquelle elle a appelé notamment à «arrêter l’effusion de sang».

Elle faisait référence aux combats qui opposent aux portes de la capitale Tripoli les forces du maréchal Haftar à celles du gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli, la capitale de la Libye.

La députée Sergewa avait également dénoncé le «radicalisme» de certains députés acquis à la cause d’un clan ou de l’autre, ce qui «divise», selon elle, le Parlement élu, basé dans la ville de Benghazi, fief des forces du maréchal Khalifa Haftar.

La Manul a appelé hier « les autorités concernées à enquêter sur l’attaque contre le domicile de Siham Sergewa, sa disparition forcée et à dévoiler le lieu où elle se trouve » pour qu’elle soit libérée immédiatement.

Le GNA accuse pour sa part l’armée rivale d’être « entièrement responsable de ce crime », demandant à la Manul et aux organisations internationales d’agir.

Depuis la chute du régime de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye subit une escalade de violence et une instabilité politique durable. Le dernier acte en date est l’offensive lancée par le maréchal Haftar contre Tripoli pour en prendre le contrôle.

Accusé par ses rivaux de vouloir instaurer une dictature militaire en Libye, le maréchal Haftar qui contrôle déjà l’Est et une grande partie du Sud du pays, espère étendre son emprise sur l’ouest du pays, notamment sur Tripoli.

Selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les combats aux abords de la capitale ont fait 1.093 morts et 5.752 blessés ainsi que plus de 100.000 déplacés depuis le 4 avril dernier.

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