L’organisation internationale de police «Interpol», dont le siège est à Lyon en France, a annoncé hier dimanche la démission «avec effet immédiat» de son président chinois, Meng Hongwei, également vice-ministre chinois de la sécurité publique, porté disparu depuis plus de dix jours.
Plus tôt dans la journée, Pékin annonçait soupçonner l’homme d’avoir «violé la loi» tandis que sa femme assure qu’il est «en danger» dans son pays.
Interpol, qui n’ pas détaillé comment elle avait vérifié l’authenticité de cette démission alors qu’elle a perdu contact avec Meng Hongwei, a précisé que son successeur serait désigné lors de sa prochaine assemblée générale, en novembre à Dubaï.
Les derniers signes de vie du président d’Interpol, qui venait d’arriver sur le sol chinois, ont été les messages sur Whatsapp «Attends mon appel» à 12h26 le 25 septembre dernier et quatre minutes plus tard, un couteau en émoticone envoyés à son épouse Grace Meng.
Moins d’une heure après la divulgation de ces informations par Grace Meng qui s’exprimait dans un hôtel lyonnais dos aux caméras, le parti communiste chinois (PCC) a confirmé que Meng Hongwei est «actuellement sous supervision et enquête» de l’organe disciplinaire ayant autorité sur toute la fonction publique du pays, sans aucune précision quant aux faits qui lui sont reprochés.
Une enquête pour disparition a été ouverte vendredi en France. Les disparitions de personnalités chinoises se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir en 2012 de Xi Jinping, qui a mené une campagne de lutte contre la corruption également perçue comme une purge dans les milieux des factions concurrentes.
Meng Hongwei, 64 ans, avait été élu en novembre 2016 à une très grande majorité à la tête d’Interpol. Cette élection à la tête d’une organisation chargée de la coopération des polices de 192 Etats d’un officiel d’un pays connu pour l’emprisonnement sans procès équitable de ses dissidents et des membres de minorités jugées «problématiques» ou de ses officiels corrompus ou victimes des luttes de factions avait été accueillie avec le plus grand scepticisme par les organisations de défense des droits fondamentaux telles qu’Amnesty International.