L’association 60 millions de consommateurs vient de publier ce jeudi les résultats d’une enquête qui révèle que les banques abusent de leurs clients en difficulté financière. Ceux-ci, selon des comparaisons de l’association, se voient imputer des frais bancaires neuf fois supérieurs ce qu’ils sont pour un client sans difficulté.
Cette étude a été effectuée en partenariat avec l’Unaf, l’Union nationale des associations familiales. La comparaison a été effectuée sur un panel de près de 400 lecteurs d’un côté, et, de l’autre, sur plus de 200 foyers auprès desquels intervient l’Unaf pour des situations de fragilité financière. Il s’avère que les consommateurs en difficulté financière persistante se voient prélever 296 euros de frais par an contre 34 euros, soit huit à neuf fois moins, pour les clients lambda en moyenne. Ces frais peuvent être des commissions d’intervention, des frais de rejet, des frais pour envoi d’une lettre informant que le compteur est débiteur. Les banques appliquent presque toutes le maximum légal pour la facturation de leurs frais, ce qui annihile la possibilité de faire jouer la concurrence. Les associations dénoncent la multiplication des frais bancaires, mais également leur automatisation. Car les frais cités ci-haut seraient dans la majorité des cas prélevés de manière automatique. Plus de la moitié des conseillers n’ont pas le choix d’accepter ou de refuser le paiement, celui-ci étant suggéré par l’ordinateur et effectué par la conseiller la plupart du temps, en partie pour éviter d’avoir à justifier son refus.
L’ensemble des frais liés aux incidents de fonctionnement représenteraient 30 à 35% du chiffre d‘affaires des banques de détail, soit 6.5 milliards d’euros chaque année. 60 millions de consommateurs et l’Unaf préconisent un meilleur encadrement des frais car le plafonnement légal n’empêche visiblement pas les abus.