Deux après l’enlèvement de 276 écolières par le groupe terroriste Boko Haram à Chibok, au Nigeria, les questions restent posées sur le sort de ces filles et sur l’impuissance du gouvernement d’Abuja à les tirer des mains de l’impitoyable secte islamiste, alors que les familles désespèrent de la capacité des autorités à les libérer.
Si depuis l’enlèvement, une cinquantaine de captives ont réussi à échapper aux jihadistes nigérians, les familles des autres brûlent toujours d’inquiétude et de désespoir. La vidéo envoyée par Boko Haram pour donner la preuve de vie des lycéennes deux ans après leur rapt, est loin de rassurer les familles éplorées. Seule une quinzaine de jeunes filles figurent en effet sur les images.
La crainte des familles est d’autant plus grande qu’elles savent trop bien le sort réservé par les jihadistes aux captives. Boko Haram les utilise souvent comme esclaves sexuelles ou comme bombes humaines.
Le sort des garçons enlevés n’est pas plus réjouissant, puisqu’ils sont enrôlés de force dans le rang de la secte islamiste et finissent souvent dans des attaques suicides.
Regroupées dans le collectif devenu célèbre dans le monde entier par leur slogan « Bring Back our Girls » (ramenez nos filles), les familles des lycéennes enlevées sont aujourd’hui terriblement déçues. Le gouvernement ne semble pas faire de cette cause une priorité.
Pourtant, le président Muhammadu Buhari, comme son prédécesseur Jonathan Goodluck en 2014, avaient promis de libérer les filles et de défaire Boko Haram. Mais il s’avère que c’est plus facile à dire qu’à faire.
Entre-temps, les hordes enragées de Boko Haram ont continué à semer la désolation dans tout le Nord du Nigeria. Ils ont même étendu leurs tueries jusqu’aux pays voisins, au Cameroun, au Tchad et au Niger.
Les spécialistes estiment que les massacres et les attaques suicides menés par Boko Haram ont provoqué la mort de quelque 20.000 personnes et forcé plus de 2 millions d’autres à quitter leur foyer depuis l’insurrection de groupe terroriste en 2009.