Un officier supérieur de l’armée nord-coréenne du grade de général deux étoiles et qui était chargé des opérations de surveillance de la Corée du Sud, a fait défection, révèle l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, précisant qu’il s’agit du plus haut gradé militaire nord-coréen à déserter en direction de la Corée du Sud.
Le ministère de la Défense sud-coréen qui a précisé que cette défection remonterait à l’année dernière, s’est refusé à dévoiler l’identité de cet officier, affirmant néanmoins qu’il était responsable de l’espionnage des opérations militaires de Séoul au sein du Bureau général de reconnaissance de Pyongyang.
Les fuites d’un diplomate et de treize employés d’un restaurant nord-coréen installé à l’étranger, ont été également annoncées. Il est rare que Séoul confirme ainsi des défections nord-coréennes, car cela peut mettre en danger leur sécurité et celle de leur famille restée au Nord.
Depuis la fin de la guerre de Corée, près de 30.000 Nord-Coréens au total ont fui leur pays pour rejoindre la Corée du Sud. Mais les défections de hauts gradés sont extrêmement rares, quelques dizaines tout au plus.
Le plus célèbre des hauts fonctionnaires nord-coréens à avoir obtenu l’asile en Corée du Sud était Hwang jang-Yop, tuteur de Kim Jong-Il.
Décédé en 2010, il avait rejoint Séoul en 1997, profitant d’un voyage à Pékin pour faire défection. Hwang Jang-Yop était l’artisan du «juche», une idéologie proche du communisme qui prône l’autosuffisance économique et l’autonomie politique et militaire du pays.
L’agence de presse Yonhap voit dans la fuite de ces hauts responsables militaires, les signes de l’affaiblissement du leadership du leader nord-coréen, Kim Jong-Un et du succès des sanctions des autorités sud-coréennes contre le régime de Pyongyang.
Mais avec la tenue des élections législatives de mercredi 13 avril, l’opposition sud-coréenne accuse le gouvernement de Séoul de faire ces révélations à des fins de récupération politique propagande électoraliste.