Le tribunal du Caire a reporté au 16 juin prochain la confirmation de la peine capitale prononcée, il y a deux semaines, à l’égard de l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, pour évasion de prison et violences.
C’est la même instance qui avait prononcé cette sentence le 16 mai dernier. Elle avait été infligée non seulement à l’ex-dirigeant égyptien mais, en même temps, à une centaine d’autres personnes. Mais, selon les usages dans le pays du pharaon, le Mufti doit donner son avis sur toute peine de mort avant sa confirmation ou sa commutation. Ainsi, « comme l’avis du Mufti est arrivé au tribunal ce matin seulement, nous avons décidé de reporter notre décision au 16 juin afin de pouvoir délibérer », a fait savoir le président du tribunal du Caire, le juge Chaabane al-Chami. Pour information, l’avis du Mufti n’est jamais dévoilé. Quoi qu’il en soit, Mohamed Morsi paraissait tout sourire lors de l’audience. L’ancien chef d’Etat a salué la presse et les avocats avant de faire un signe de victoire à proximité du banc des accusés.
Il faut noter que cette condamnation à la peine de mort a été sérieusement critiquée au sein de la communauté internationale. A ce propos, les Nations Unies, les Etats-Unis et l’Union Européenne l’ont clairement réprouvée. De son côté, l’ancien chef d’Etat-major et actuel dirigeant égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, est régulièrement décrié par diverses ONG, qui l’accusent d’avoir mis en place un régime plus répressif que celui du temps d’Hosni Moubarak. En effet, plus de 1 400 partisans pro-Morsi ont été abattus en l’espace des semaines suivant la destitution de leur leader et plus de 15 000 autres croupissent en prison. A des centaines de ces derniers, la peine capitale a été infligée à l’issue de procès de masse et expéditifs.