D’après un rapport des spécialistes des Nations Unies rendu public jeudi, les membres de l’organisation de l’Etat Islamique (EI) « ont nettement étendu leur contrôle sur le territoire » de la Libye.
Ce mouvement djihadiste « est actuellement l’acteur politique et militaire le plus importante dans la région » de Syrte, est-il mentionné dans le rapport de l’ONU.
Dans son fief à Syrte, cette organisation a opéré, selon le rapport, des recrutements au sein des communautés laissées pour compte depuis le déclin du régime de Mouammar Kadhafi.
Le rapport fait remarquer que le groupe extrémiste est monté en puissance de manière importante à Syrte au cours de l’année dernière. Simultanément, l’organisation EI a augmenté sa capacité opérationnelle dans la capitale libyenne, Tripoli, et à Sabratha en étoffant ses rangs par des combattants locaux et étrangers.
A en croire les auteurs du rapport onusien, ce mouvement djihadiste ne perçoit pas, pour l’heure, des revenus directs de l’exploitation pétrolière en Libye mais « ses attaques contre les installations pétrolières compromettent gravement la stabilité économique » de ce pays.
De l’avis des experts, l’organisation terroriste présente un important risque de détournement et de mauvais usage du matériel militaire bien que le gouvernement d’union nationale soit en cours de constitution en Libye.
Comme recommandations, les experts de l’ONU proposent de « maintenir les dispositions actuelles de l’embargo » en vigueur, qui comporte des exemptions pour ce qui est des besoins de l’Exécutif libyen reconnu par la communauté internationale.
Pour information, ce gouvernement demande depuis longtemps un allègement de ces restrictions de sorte à fournir aux forces armées loyalistes des équipements militaires pour mieux lutter contre les djihadistes.
Les spécialistes onusiens estiment par ailleurs que « le futur gouvernement d’union nationale devra mettre en place un canal unique pour les appels d’offres et des mesures de contrôle strictes et véritables pour éviter des détournements ». Autrement dit, il s’agira d’instaurer un inventaire du matériel, comprenant celui des armes chimiques.